Carnet de voyage – Turquie

Pour photographier des bateaux, il faut attendre que le bateau soit prêt, que l’équipage et le(s) modèle(s) soient à la bonne place sur le pont et que la météo et la lumière soient bonnes !
Un vendredi soir du printemps dernier (2008), j’ai reçu un appel d’Alenyacht en Turquie me demandant si j’étais libre le lendemain ou le surlendemain pour photographier leur nouveau Tender 42′, qui venait d’être mis à l’eau.
Le temps de préparer l’équipement (Canon et moyen format Sinar) de sauter dans un avion et je me suis retrouvé dans un taxi à Istanbul, au-dessus du Bosphore, à admirer la pleine lune, depuis le pont le plus au sud, quel spectacle magnifique ! Cet endroit est vraiment magique. J’aime Istanbul et sa duplicité… Me voilà donc arrivé à l’hôtel à 2 heures du matin avec un rendez-vous pour le lendemain à 8 heures…
Le chantier Alenyacht est situé sur la rive Est, près de Tuzla. Le bateau, déjà à l’eau, ne semble pas se soucier de ma présence, ni de celle d’Anna-Carolina, mannequin brune, évidemment jolie. Pas vraiment surpris par les 16 ouvriers (oui j’ai compté) qui travaillent dur sur chaque partie du bateau, je profite du délai pour envoyer Anna-Carolina acheter une robe blanche plus appropriée pendant que le skipper Merion Martin et moi faisons connaissance. Alp Ozcan, le directeur d’Alenyacht, s’inquiète du retard, mais je le rassure en lui disant qu’avec autant de personnes travaillant sur le pont, dans la cabine et dans la salle des machines, le bateau devrait être prêt à temps pour la séance photo.
Vers 14 heures, nous pouvons enfin partir pour l’île de Sedefadasi, à 6 miles à l’est. Nous commençons par des photos prises à bord, en raison du retard, le temps est trop court pour prendre des photos depuis un autre bateau car nous avons un vol en hélicoptère prévu vers 17 heures. Nous les prendrons plus tard, au coucher du soleil, en direction du Bosphore, cartes postales garanties !
Le bonheur. Nous voilà à près de 40 nœuds sur l’eau bleue, es deux Yanmar ne font pas l’économie de leurs 880 chevaux ! De la poupe à la proue, je demande à Anna-Carolina de changer de pose et à Merion de garder une trajectoire régulière. Le bateau lui obéit remarquablement et passe dans la mer sans taper, grandes courbes stables avec alternance de virages serrés pour « attraper » le sillage en arrière-plan, Anna-Carolina ne perd jamais l’équilibre (c’est la première fois qu’elle monte à bord d’un bateau !). Je me surprends, debout sur la plage avant en teck, sans harnais, à cadrer grand-angle bateau et équipage. Furieux contre mon excès de confiance, je « reviens » à bord. A peine le temps de « shooter » quelques dizaines d’images et me voilà dans les embouteillages légendaires d’Istanbul en route vers l’héliport.
Nous survolons le sud-est de la ville puis nous nous dirigeons vers le bateau, facile à reconnaître à cette époque de l’année, il y a peu de yachts sur l’eau mais beaucoup de cargos !
Soudain, le voilà, avec sa superbe ligne et son sillage net, qui longe l’île. J’avais donné un simple « brief » à l’équipage : soyez naturels, profitez de la vie à bord de votre nouveau et beau jouet luxueux… Ils n’ont eu aucun mal à jouer leur rôle…

Le bateau est prêt ! (Presque…)
6 heures plus tard…
En route pour le Bosphore